Prévention : les constats
Les consommations (tabac, alcool, médicaments psychotropes, drogues illicites) progressent globalement en population générale. Ces consommations sont toujours motivées par leurs effets attendus, recherchés, généralement très efficaces, au risque d’effets négatifs.
Tabac : La consommation quotidienne de tabac chez les 18-75 ans est en hausse entre 2005 et 2010, passant de 28 % à 30 %. Cette augmentation est plus importante chez les femmes que chez les hommes.
Alcool : En 2010, l’usage régulier de boissons alcoolisées concerne 19,9 % des adultes de 18 à 75 ans (29,5 % des hommes et 10,6 % des femmes).
Médicaments psychotropes : La proportion d’usagers de médicaments psychotropes au cours de l’année a augmenté de 15,1 % à 18,3 % entre 2005 et 2010. Le poste médicaments de l’assurance maladie augmente de plus de 10% par an. La France est le premier pays pour la consommation de psychotropes dans le monde, les médicaments du système nerveux représentent 20% des médicaments prescrits.
Cannabis : En 2010, l’expérimentation du cannabis concerne environ un tiers (33 %) des adultes de 18 à 64 ans. La consommation régulière, nettement moins fréquente, s’élève à 2,1 % (3,4 % chez les hommes et 0,9 % chez les femmes), cette proportion s’avérant stable entre 2005 et 2010. On estime que 5% des jeunes de 17 ans présentent un risque d’usage problématique ou de dépendance.
Cocaïne : Parmi les personnes de 18 à 64 ans, 3,8 % ont expérimenté la cocaïne en 2010. La consommation au cours de l’année est en hausse entre 2005 et 2010 : elle est passée de 0,6 % à 0,9 %.
Usages par secteur d’activité
Les usages de substances psychoactives sont présents dans tous les secteurs d’activité et encore plus dans le secteur des transports, de l’agriculture de la pêche et de la marine, ainsi que des métiers des arts et du spectacle. Les professionnels apparaissent aussi plus consommateurs dans les secteurs de : la construction, la restauration ou l’information / communication.
Certains actifs déclarent consommer, ou avoir augmenté leur consommation, du fait de problèmes liés à leur travail ou à leur
situation professionnelle. C’est le tabac qui est très clairement identifié comme une réponse à ces problèmes professionnels. Plus du tiers des fumeurs dit avoir augmenté son tabagisme en lien avec de telles difficultés. C’est aussi le cas pour 9 % des consommateurs d’alcool et 13 % des consommateurs de cannabis. Le monde du travail est occupé par des dirigeants, des salariés, des adultes et de jeunes adultes, qui recourent régulièrement à des substances psychoactives dans la recherche du plaisir, d’un soulagement physique et psychique, de stimulation, par conduite dopante, ou par dépendance.
Les substances consommées peuvent être licites ou illicites, utilisés du fait de sollicitations sociales ou d’identités culturelles (alcool, tabac, cannabis, cocaïne, etc… en fonction des milieux), sur prescriptions, en automédication, consommés individuellement ou collectivement, socialement ou solitairement.
Les effets des usages
Peu d’études portent sur les effets, négatifs ou positifs, des consommations de substances psychoactives sur le travail et les travailleurs. Faute d’évaluation systématique, il est difficile de décrire la part imputable aux consommations de SPA dans les accidents du travail, les maladies professionnelles, l’absentéisme, le turn-over...
Le niveau de dangerosité des usages de SPA est dû aux produits consommés (drogues, alcool, médicaments psychotropes), aux postes occupés ou au profil des consommateurs. Il est aussi lié aux déterminants professionnels de ces usages et à leurs fonctions dans le travail (anxiolytique, antidépresseur, psychostimulant, convivialité etc.).
Les différents usages de substances psychoactives en milieu professionnel
Les déterminants des consommations de SPA ne sont pas exclusivement le profil des consommateurs et leur mode de vie. Ils sont aussi professionnels : stress, exigences du travail, habitudes sociales, climat relationnel, offre et accessibilité des produits.
Les usages de substances psychoactives peuvent en effet découler de processus professionnels tels que :
- Les usages liés à la culture de l’entreprise
- Les usages permettant l’intégration dans l’entreprise
- Les conduites dopantes pour faire face au travail
- Les stratégies de défense face à la souffrance physique (TMS, usure physique) et psychosociale au travail
- Les usages avec dépendance qui s’installent en lien avec les tabous et les sentiments d’impuissance de l’entourage professionnel.